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29/05/2013

Et si le vrai était de toujours tout abandonner ?

Finalement il me semble que c'est la question essentielle, celle que l'on cherche à éviter perpétuellement.

Le raisonnable est de penser et de ne jamais oublier que nous ne sommes pas des propriétaires mais de simples usagers.

Une de nos préoccupations est de calculer, savoir, essayer de modifier l'attribution de ce que nous considérons comme nos biens propres mobiliers, immobiliers, financiers, intellectuels, artistiques. En fait tout ce que nous voudrions emporter avec nous et qu'à défaut nous nous résignons à vouloir donner aux suivants : la fameuse transmission.

Le mot est dit, c'est comme le mot sacré ou la parole perdue ou même le mot de passe, le sésame d'Ali-Baba. Mais ce n'est quand même pas le mot qui ne doit pas être prononcé. Lui on peut le parler et en parler, il est une forme de consolation, il nous remet à la place de l'humain mais nous donne des pouvoirs, malheureusement hypothéthiques , surnaturels.

Nous devenons en transmettant une sorte de Dieu, nous nous offrons à l'introjection, au minimum nous sommes un faux Christ.

 

 

Pourtant le plus simple, le plus adapté, le plus respectueux et tolérant de l'autre serait de  se séparer progressivement de tout à mesure que le temps avance.

Car nous nous pensons que cela mérite d'être transmis, donné en cadeau posthume difficilement refusable et en tout cas l'intéressé n'en saura jamais rien. Alors refuser cet héritage est comme une action blanche, inutile, sans interêt,qui ne sera jamais inscrite.

Seulement le futur bénéficiaire lui n'est pas obligé de trouver ce "cadeau" intéressant mais plutôt empoisonné.

Donc nous avons peur de ce refus plus ou moins larvé car il démontre l'erreur d'appréciation, l'accomplissement maladroit de désirs propres à soi mais inintéressants pour les autres. En quelque sorte c'est la preuve éclatante d'une suite d'anomalies d'appréciation durant une vie.

 

 

Ainsi le plus sage serait d'admettre que nous n'avons rien à transmettre qui ait une vraie valeur, en dehors du côté financier.

La spiritualité, la réflexion, l'essai de compréhension de la vie ne sont pas transmissibles ni offertes ni apprises par coeur. Ce ne sont que les résultats de questionnements, de vécus, d'échecs, de quelques réussites.

 

 

Alors comme dans l'évangile : la mort vient en voleur, soyons prêts.

 

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La Transmission est l'Héritage de Valeurs Spirituelles.

La Transmission se fait du Vivant.

La Capacité d'Abandon est l'Enseignement Premier.

 

22/05/2013

Le suicide est-il rationnel ?

Ces jours-ci les journalistes de la presse écrite ou de la télévision ou du net ont fait état du suicide d'un homme agé de soixante dix huit ans dans la cathédrale de Paris.

L'action avait été largement réfléchie et préméditée car deux lettres explicatives ont été laissées, une à son domicile, une sur l'autel.

Il s'agissait d'un homme engagé politiquement et de manière nettement plus importante que la moyenne, classé comme de "droite", ayant appartenu à l'OAS (d'après les dires des journalistes ), opposant au mariage de personnes de même sexe. Les commentaires de certains expliquent et donnent comme raison la non acceptation de ce changement de l'image de la famille et tout son système de vision et d'appréciation de la notion de famille, de génération, de transmission aurait été bafoué. En quelque sorte cela aurait été vécu comme un bouleversement majeur, une remise en question de ses principes, une abolition avec un sens péjoratif de son système de croyance et de fonctionnement institutionnel. En dernier lieu il ne faut pas oublier que la religion catholique n'admet pas le suicide réféchi.

 

 

Certes tout ceci est possible, crédible mais paraît un peu disproportionné par rapport à l'acte, ses conséquences, sa représentation symbolique.

C'est la réalité que certains meurent pour les idées qu'ils défendent car celles ci leur semblent plus importantes que n'importe quoi, mais là il semble dur de soutenir que ce changement du Code Civil et de la Famille bouleversait énormément ses convictions, ses luttes au point que rien ne justifiait plus de continuer à vivre. Comme si dans ces conditions la vie ne valait plus d'être poursuivie, que plus rien n'était digne d'intérêt, que le passage sur l'autre rive était nécessaire, tout ce qui avait été fait jusqu'à présent était anéanti et pointé du doigt comme une erreur massive.

 

 

Il me semble que quasi automatiquement d'autres éléments se sont mélés et sont devenus prépondérant, décisifs et expliquant de manière rationnelle le suicide.

Car tous les suicides s'expliquent de manière rationnelle même s'il s'agit d'une para-logique mais c'est toujours l'aboutisement d'un raisonnement et la conclusion que c'était la meilleure ou la moins mauvaise solution qui de toute façon s'imposait.

Donc c'est toujours la somme d'un faisceau de raisons qui tournaient depuis un certain temps dans l'esprit. Là elles prennent le dessus devant une suite de situations, de conduites qui apparaissent comme une suite d'échec ou d'incompréhension totale.

Cet assemblage remet en cause les préceptes et les grandes lignes de conduite, ainsi c'est comme toute une vie dont le fonctionnement était faux, incohérent, inutile. L'homme n'est plus qu'une sorte de polichinelle ou de Pinocchio, offert à la dérision du groupe. Il ne peut même pas être sauvée la face.

Là dessus peuvent se greffer d'autres sensations d'erreurs mal "digérées", le tout détruit l'image narcissique.

Il ne faut pas négliger non plus le désir plus ou moins net de connaître le passage, avoir la connaissance du summum de la vie. Ainsi l'individu récupère, faussement une forme de toute puissance et la découverte du plaisir pur, la jouissance de l'inconnu entier et unique, avec en plus l'idée de la chose définitive donc indestructible, immortelle.

 

 

Il est indéniable aussi que ce mode de suicide dans une église en présence de croyants est d'une violence massive, outrepassant tous les droits ou autorisations possibles. On pourrait même y voir une forme de prosélytisme vaniteux.

La notion d'âge rajoute à l'acte non due à des croyances ou des idées politico-philosophiques. Justement après une durée de vie certaine, l'envie de mettre fin au naufrage, on ne peut pas vieillir tout en restant jeune, l'abandon obligatoire de pas mal d'idées, de désirs, de satisfactions, la venue prochaine mais inéluctable de maladies qui deviendront graves, invalidantes, la dégénérescence évolutive font qu'un arrêt vaut mieux qu'une lente agonie sans panache ni plaisir.

 

 

Alors on comprend mieux le comportement de cet homme mais qui n'avait probablement aucune raison justificative dans ses engagements politiques ou autres.

Ce qu'il a fait était bien pour lui et surtout c'était ce qui lui semblait le meilleur.

 

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Nous avons deux vies : celle dont on rêve étant adolescent et celle qui nous accompagne jusqu'à la tombe.

01/05/2013

Différence, Opposition, Concertation, Compromis: est ce positif ?

C'est à se demander si cette suite est intéressante ou si ce n'est qu'un leurre pour se donner bonne conscience.

Tout est dans la discussion, l'échange, la confrontation intellectuelle, mais aussi le respect de l'autre et de ses opinions.

Cependant cela risque d'être une pratique de façade que l'on se doit de faire pour être dans le bon sens, dans la bonne action, dans le bien pensant, mais cela tourne vite à ce qu'il faut faire pour être comme tout le monde.

Car finalement  qu'est ce qu'un compromis ?

Rien de plus que quelque chose de provisoire et surtout une côte mal taillée.

C'est là que le compromis se rapproche de la Justice, lui il ne  fabrique que des mécontements puisque aucun des deux n'a eu le label d'être dans le Vrai et dans le Bien.

Le compromis est toujours une sorte d'échec, une renonciation à ses idées, à ses désirs, à ses croyances.

C'est quasiment le reniement de Saint Pierre. Ou le renoncement le plus total à ses rêves, à ses principes imaginaires, en quelque sorte la mort narcissique au profit d'une reconnaissance à un groupe-clan. Ainsi je peux intégrer le milieu des penseurs respectueux des autres, des intellectuels éclairés, de l'élite qui se veut simple, oblative, proche de tous, acceptant et accueillant tout le monde.

 

C'est donc une tromperie généralisée où chacun sait que l'autre sait mais fait semblant de s'extasier sur ce qui n'est pas vrai.

Oui mais alors que faire ? : Opposition systématique, organiser sa propre mise à l'écart, faire le nouveau chevalier Bayard, se lancer dans la prophétie militante.

Et si c'était seulement  pour nier notre insignifiance et essayer de justifier notre narcissisme vaniteux.

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Nous nous prenons en cachette pour des Dieux.

Et en privé pour le Seul.