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24/04/2014

Délation et prix Pulitzer.

La question se pose de savoir si maintenant dans le journalisme il ne faudrait pas faire pratiquement de la délation pour être nominé au prix Pulitzer.

 

 

Cette remarque peut être vécue comme agressive mais quand même si on regarde Mediapart, une partie et non des moindres de sa renommée est due aux scandales et illégalités plus ou moins financieres d'hommes politiques en vue.

 

Il n'est pas question de masquer, cacher, taire des délits ou malversations mais on a le sentiment que la majorité de la publicité se fait sur la dénonciation de politiques et de leurs délits.

Mais même s'il s'agit de la vérité la plus absolue, la dénonciation est toujours la première chose mise en évidence.

On se trouve face à la délation, elle est présentée sur un piédestal, comme glorifiée. Elle lance la rumeur et malheureusement le plus souvent le mis en cause s'enferre, multiplie les erreurs et se noye  lui-même.

Il y a là quelque chose de malsain, la recherche systématique de la faute de l'autre, la mise en question, l'interrogation déjà comme quasiment une question de torture, l'acculement par la mise en faute et en dernier la "faena cumbre".

Nous participons, applaudissons à la mise à mort.

Sans le vouloir nous assistons à une corrida avec mise à mort symbolique.

Et le pire c'est que tout le monde applaudit et dit que c'est Bien et Bon. Il ne manque plus que de dire que c'est Beau.

 

 

Tous les journalistes font un métier intéressant, stimulant, enrichissant aussi bien pour eux que pour  les lecteurs que ce soit de l'investigation, du journalisme de guerre, de sport, d'histoire, de faits divers. Tout cela est normal, enrichissant sur le plan intellectuel et personnel.

 

Mais la délation n'apporte, elle, qu'un plaisir malsain, sans être un pillage de cadavres ou de tombeau, il n'y a là rien de glorieux.

Bien sûr il sera rétorqué qu'il faut bien le faire et que quelqu'un le fasse. Les bourreaux existaient mais étaient-ils nécessaires et surtout vraiment justifiés ?

 

Il faudrait que nous arrêtions de trouver une sorte de plaisir à la souffrance des autres.

La mort même symbolique n'est jamais une source de joie ou de plaisir. Elle devrait toujours être insupportable et entrainer une souffrance même chez l'autre.

Corrida 1.jpg

 

Cependant la délation est loin d'être en voie de disparition.

C'est à croire que nous sommes tous de hyènes.

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