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21/10/2013

Rien n'est jamais très compréhensible.

Deux évènements certes pas majeurs m'ont un peu intrigué et remis en cause toute la relativité des conséquences possibles de ses actes.

 

 

Le premier était la demande de l'épouse d'un condamné à une peine de prison allant jusqu'en 2035. Celle ci demandait que son mari puisse sortir et elle mettait en avant toute une série de justifications.

En premier elle disait qu'il avait 59 ans, qu'il avait déjà passé trente ans de détention et qu'à cet âge le danger potentiel était quasiment nul.

Puis elle faisait valoir qu'il serait hébergé au domicile conjugal, qu'il avait un certificat de promesse d'embauche et qu'il pourrait être suivi sans difficultés. D'autre part elle soulignait que fournissant des garanties, ayant un long "séjour" en prison, étant donné son âge, un maintien en détention reviendrait à détruire tout espoir raisonnable de sortie et de réinsertion.

Elle argumentait enfin qu'il avait en quelque sorte payé sa dette à la société et que n'ayant jamais été condamné pour des crimes de sang, il n'était pas dangereux et que sinon il aurait fallu le sanctionner de la perpétuité.

Certes ce que développait cette épouse aimante n'était pas incohérent du tout. Elle estimait qu'il n'avait pas fui ses responsabilités, qu'il avait fourni une  réparation correcte par ses années de privation de liberté, qu'il répondait aux exigences de l'application des peines.

Ainsi donc s'il ne sortait pas, la justice de la Justice était remise en cause car effectivement il avait rempli ses obligations et finalement il avait payé ses fautes et redevenu comme vierge. C'est un peu l'idée du Droit, de la Justice et de la Réinsertion.

La morale judéo-chrétienne apporte les soubassements à cette idée de réparation de la faute, de l'idée de reconnaissance de la culpabilité, de contrition secondaire et de pardon. Quasiment il ne sait rien passé et on repart à zéro comme neuf.

Ceci est tout à fait soutenable, bien qu'un peu choquant quand nous revenons dans la réalité quotidienne et que nous n'évoluons plus dans les sphères de l'esprit.

Mais le plus déstabilisant était la manière dont cela était présenté, comme un dû.

Là il y a confusion entre un raisonnement quasi philosophique et les demandes à respecter pour obtenir un changement d'état prévu par la Loi. Cela devient le système de la machine dans laquelle on insère une pièce et en échange la bouteille de soda est servie.

 

 

Le deuxième est le fait qu'un ancien capitaine SS responsable d'une tuerie en Italie, condamné (récemment) à une peine de prison, transformé en séjour à son domicile en raison de son âge et de son état de santé est décédé dans son lit paisiblement, comme après une vie bien remplie (un axiome stupide dit: qui a eu une belle vie, aura une belle mort). 

Mais après les choses prirent une autre tournure. Les autorités religieuses chrétiennes ont refusé la cérémonie religieuse funèbre. Les autorités civiles ont refusé une sépulture à son nom et même parait-il anonyme au cimetière local.

Il semblerait que vivant on acceptait qu'il soit là et qu'il fonctionne comme tout un chacun (ce qui tendrait à démontrer une forme de ridicule de condamner quelqu'un près de soixante dix ans après, alors qu'il a pu fonctionner, travailler et vivre normalement sans être inquiété pendant ce laps de temps). Mais mort il n'est plus un chrétien à part entière, il ne pourra rien ne lui être pardonné, il n'aura pas droit la vie éternelle, même pas une tombe ne serait ce que provisoire.

Cela ressemble fort à une sorte de vengeance quand l'autre ne peut plus se défendre, une vengeance sur un mort (cela peut être dit sous un autre nom).

Sur un autre niveau cela rappelle l'attitude de la religion catholique, dans un temps lointain, avec les artistes et comédiens, à l'égard des personnes divorcés mais aussi le refus de cérémonie religieuse à l'enterrement d'Edith Piaf. Sans oublier  le refus de sépulture de l'Etat Français pour les condamnés à mort (en principe car certains ont pu "profiter" d'une tombe dans des cimetières réputés),l'interdiction, non respectée, qui avait été posée de faire mentionner Maréchal de France sur la sépulture de Pétain.

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Alors par moment ne profitons nous pas des positions de toute puissance ?

La violence est toujours présente partout.

Nous nous croyons toujours meilleur que l'autre.

 

 

07/10/2013

Nous sommes la source de tout.

Il ne faut pas être hypocrite, nous sommes la source, pour ne pas dire la cause qui aurait une notion de valeur moralisatrice, de tout ce qui nous arrive, de tout ce qui se produit, de tout ce qui nous affecte. Il n'y a ni hasard, ni destin, ni comportement des autres.

Il n'y a que nous qui influençons sur ce qui va se produire.

 

 

Car si l'on regarde bien, si les choses se produisent c'est que nous l'avons plus ou moins souhaité ou au minimum accepté. Et de plus rien fait pour que cela n'arrive pas.

 

 

Cela rappelle le sketch de Raymond Devos: un conducteur voit l'horoscope sur un magazine posé sur le siège passager et il lit qu'il va avoir un accident. Alors il redouble d'attention et rien ne se produit. Le soir, en rentrant chez lui, se mettant à douter des prévisions, il prend le magazine et vérifie ce qui est écrit.

Et il heurte une voiture. L'horoscope s'est révélé vrai.

 

Il en est de même pour tout, nous initions les évènements, nous faisons en sorte qu'ils aboutissent. Cela pose le problème de nos vrais désirs quand des situations ou des actes désagréables ou plus aboutissent.

Le profond de nous mêmes n'est jamais totalement clair. Avant on disait que les enfants étaient des pervers polymorphes et pour l'adulte nous pouvons dire que tout est loin d'être évident.

Nous sommes un mélange qui au minimum n'est pas  harmonieux, mais surtout qui traduit par cette recherche, ce tâtonnement, une souffrance sous-jacente immense.

 

 

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Le hic c'est que nous ne trouvons pas de solution.

A moins que la mort soit dans tous les cas volontaire. 

Lacan avait raison, nous ne cédons pas sur nos désirs.