21/12/2013
Psychiatrie et Justice (suite).
Suite au deuxième procès de celui qui a tué sa famille (et qui avait été déclaré irresponsable lors du premier jugement), l'arrêt de la Cour d'Assises l'a déclaré irresponsable et la famille restante a émis de nombreuses remarques , estimant qu'il ne présentait pas de pathologie mentale.
De même un professeur de psychiatrie, expert près la Cour de Cassation, a fait plusieurs remarques portant sur les expertises psychiatriques, la valeur de celles ci, la formation des experts et la nécessité de la refonte de la nomination de ces spécialistes.
Il pensait que les psychiatres ne savaient plus reconnaître une psychose, laissant supposer qu'il faudrait refaire comme au début du siècle dernier: si le sujet émet des idées que l'on estime délirantes, il est fou, de même s'il dit entendre des voix dans la tête.
Ainsi il laisse peu de place à la recherche d'une signification quelconque, à l'étude d'un mécanisme de compensation. C'est à dire que ce serait la négation de toutes les avancées qui se sont produites en psychiatrie (même si des erreurs et des excès ont eu lieu, tout est loin d'être négatif).
Il revient aussi sur la nomination des experts.
Avant il était fortement conseillé, d'abord d'exercer aussi en clientèle privée ou publique, ensuite d'avoir le diplôme de médecine légale. S'il fallait être logique il conviendrait de connaître la médecine pénitentiaire, la criminologie, la réparation juridique du dommage corporel, les expertises de la sécurité sociale, la gérontologie.
Ainsi, au moyen de ces DU, le futur expert aurait une vision élargie et en connaissance de cause du panorama des éventualités auxquelles il pourra avoir à faire face.
La progression professionnelle pourrait s'effectuer avec l'acquisition progressive d'expérience et il aurait une chance d'être admis dans la liste des experts de Cassation.
Mais ce n'est pas du tout le cas, les nominations se font aussi un peu à la connaissance, au compagnonnage, ou simplement à l'amitié. De plus un expert en Cassation, du fait des déplacements, du temps nécessairement encore plus long des opérations, ne peut plus exercer vraiment avec une patientèle.
Et aussi il ne faut pas oublier que, le plus souvent, l'expert est désigné selon le bon vouloir d'un juge ou d'un procureur. Cela veut dire qu'il y a des bornes non dites ni écrites, mais quand même existantes, à ne pas dépasser. Il faut que l'expert apporte quand même des avis, éclaircissements qui vont dans le sens plus ou moins souhaité. Quoique l'on dise il y a des normes sociétales, des évolutions souhaitées par les corps constitués et il ne peut pas tout le temps être "en dehors des clous".
Ainsi quoique l'on fasse il y aura toujours des mécontents et des insatisfaits mais jamais les choses seront pleinement vraies et justes.
Nous avons les experts que nous méritons.
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